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Entretien du 4/06/09
Marielle de Sarnez
Députée européenne (ADLE-France)

Nous sommes les seuls à politiser clairement l’enjeu au plan européen

 La campagne tarde à démarrer et les enjeux véritablement européens restent largement absents des débats. Pourquoi les partis politiques - et notamment le vôtre - ont-ils si peur de parler d’Europe ?

La campagne a effectivement tardé à démarrer mais ce n’est pas le fait du MoDem ! Nos têtes de liste ont été présentées dès le 8 février et nous avons aussitôt commencé dans la foulée nos Conventions Europe, huit au total, une dans chaque circonscription métropolitaine, afin de sensibiliser sur le terrain les électeurs à ce scrutin majeur. J’ajoute que nous sommes les seuls à politiser clairement l’enjeu au plan européen en nous engageant contre la reconduction de José Manuel Barroso et en proposant les noms de deux fortes et réputées personnalités européennes pour lui succéder à la présidence de la Commission, Guy Verhofstadt et Mario Monti. C’est pourquoi c’est une grave erreur d’analyse de reprocher au Mouvement Démocrate et à François Bayrou de ne pas mener une campagne européenne. Bien sûr nos candidats sont interpellés et doivent répondre aux préoccupations nationales mais notre cohérence, en condamnant la politique de Sarkozy, c’est d’offrir une perspective d’alternance en Europe, alors que la politique menée par Barroso n’est que le reflet de celle de Sarkozy en France et que le PS et les Verts le critique mais sans proposer de candidat de remplacement.

Après la campagne référendaire de 2005 axée sur les craintes liées à l’élargissement, quelles sont actuellement les préoccupations et les attentes des électeurs français par rapport à l’Europe ?

Il est clair que le besoin de protection est le maître mot de cette campagne. C’est au cœur des 14 engagements pour l’Europe, le projet adopté par Mouvement Démocrate pour cette élection et c’est tant mieux si nous avons été maintes fois imités et copiés depuis. Nos concitoyens, et c’est vrai partout à travers l’Europe, veulent une UE plus protectrice, qui veille davantage à amortir les grands chocs que peuvent provoquer la mondialisation, comme la crise que nous vivons aujourd’hui.

La crise a-t-elle affaibli ou renforcé l’Europe ? Et la réponse de l’Europe à la crise est-elle satisfaisante ?

A ce stade, la crise n’a ni affaibli, ni renforcé l’Europe mais je crains que l’insuffisance de la réponse ne finisse par en affecter la cohésion, voire fragilise la zone euro. D’où l’importance d’ailleurs de proposer une nouvelle donne à la tête de la Commission européenne. Tout d’abord il faudrait stabiliser le système financier européen, en dotant l’Union européenne d’un régulateur unique doté d’un pouvoir de supervision globale. Ensuite, cette crise devrait être l’occasion d’une grande relance européenne portant sur des projets d’infrastructures énergétiques et de mobilité ainsi que de technologies de l’information et de la communication. Pour financer cet europlan, nous proposons l’émission d’euro-obligations, un grand emprunt européen, car les budgets nationaux sont déjà exsangues. Enfin, il faudrait accélérer l’élargissement de la zone euro et profiter de cette négociation pour mettre en œuvre une gouvernance de l’Eurozone.

Quelles sont vos priorités pour l’Europe dans les cinq prochaines années ?

Cette législature sera marquée par des rendez-vous incontournables comme les suites du paquet "énergie-climat" selon les résultats de la Conférence de Copenhague fin 2009, la négociation des perspectives financières pour l’après 2013, la réforme de la politique agricole commune. J’espère sincèrement pouvoir m’appuyer sur le Traité de Lisbonne car sur tous ces sujets, en particulier la PAC, les pouvoirs du Parlement seraient renforcés.

Comment envisagez-vous votre rôle de député européen ?

Je ne considère ni Strasbourg, ni Bruxelles comme un purgatoire ou une maison de retraite, aussi c’est avec plaisir que je retrouverai le Parlement européen pour un troisième mandat si les électeurs m’en confient la charge. C’est une fonction passionnante qui nous contraint à aplanir nos particularismes nationaux, à rechercher en permanence le compromis, et qui par là même nous adresse une sacrée leçon de démocratie quand on voit combien sont ignorés ou mal considérés les députés de l’Assemblée nationale où tout est joué d’avance. Le Parlement européen n’est pas la chambre d’enregistrement du Conseil des ministres. C’est une assemblée d’élus qui définit l’intérêt général européen face aux intérêts nationaux.


 

Informations sur Marielle de Sarnez
Marielle de Sarnez, candidate et tête de liste du Modem (Mouvement démocrate) en île de France pour les élections européennes qui se dérouleront le 7 juin 2009 en France. Marielle de Sarnez est députée européenne depuis 1999 et siège au sein du Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE). Depuis 2004, elle est Présidente de la délégation UDF (puis Modem) au Parlement européen. Lors de la dernière législature, elle était membre de la commission de la culture et de l’éducation.
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