Clément Beaune
Le Cercle des Européens a reçu Clément Beaune, qui a d’abord présenté la ligne générale de la politique des transports axée sur la décarbonation. Il a insisté sur la priorité donnée au ferroviaire. Il ne faut pas pour autant réduire les autres mobilités. Il a souligné le caractère étonnement décentralisé, voire fragmenté, des transports dans un pays jacobin comme la France (ex. RIF etc.).
L’échelon national s’entremêle et il y a un triangle amoureux des mobilités. La France, pays d’ingénieurs, a la passion des plans, des schémas et des infrastructures (plan Freyssinet). Elle est dotée d’un plan grand réseau qui est le 1er d’Europe et un réseau Grande Vitesse qui est le 2e après l’Espagne. Mais pour beaucoup de Français qui n’ont pas accès à ce réseau, les temps de parcours sont longs (Corail etc.). Il faut donc combiner les nécessités écologiques, avec le politique et le social et réinventer le réseau ferroviaire au quotidien.
Sur l’ambition écologique, il a évoqué trois projets :
- Le billet unique de transport, une proposition simple et attractive sur le modèle allemand (49€) pour les TER, Intercités, etc… Or, en France, le coût réel annuel est moindre (42€) et nous ne le faisons pas assez savoir.
- Les usages de mobilité sont à changer complètement et il faut basculer de la route/avion au train dont l’usage a été multiplié par trois. Par ailleurs, il y a le covoiturage qui est subventionné.
- Les multi mobilités et l’arrivée du train en centre ville et le multimodal.
Sur la décarbonation, il faut se reporter à la déclaration de Toulouse il y a un an du PR ; et cela a conduit à un accord sur la décarbonation de l’avion. Décarbonation et désindustrialisation ne sont pas antinomiques. Côté aviation, 300 millions d’euros sont prévus chaque année jusqu’à 2030 pour la décarbonation de l’avion ; c’est très cher et il faut donc des aides publiques. Pour ce qui est de l’automobile, qui représente encore 85% de nos déplacements, le véhicule électrique est l’une des solutions. Le débat sur la fin du véhicule thermique en 2030 est symbolique, mais on est en retard sur la voiture électrique - qui actuellement est chinoise et pour laquelle nous ne sommes pas compétitifs. La Chine perfuse ses industries de la batterie ; pour sa part, La France va pour la première fois produire des batteries et en 2027, elle sera autonome. Néanmoins il convient également de mettre l’accent sur les carburants alternatifs.